jeudi 21 janvier 2010

[ 10/01/2010 14:51 ] Bow : ...


Bow

*Posé dans un coin du bar comme à l'accoutumée, avec son verre de rhum et la gueule bien calée sur une patte, Bow réfléchissait à divers sujets dont il avait le secret, la majorité des terraformeurs se fichant éperdument des Vents, de l'intégrité de Mars ou des notions de respect et d'honneur.
En fond sonore, il percevait des timbres de voix familiers, le tout formant un brouhaha incompréhensible si l'on n'y faisait pas attention. D'habitude il tournait de temps en temps la tête en direction de tel ou tel terraformeur, pour éventuellement lui faire un signe, ou lui jeter un regard noir c'est selon.
Mais cette fois, il se retourna car certains timbres bien connu commençaient à partir sur des hauteurs particulières, les intensités étaient curieusement modulées, le ton des voix prenait la direction de l'ironie, on sentait les sourires jaunes, les airs faussement navrés, les pointes de moqueries fourbes.En y faisant attention on sentait même la tension augmenter, de façon quasiment imperceptible.

Le repérage visuel permit immédiatement de comprendre la situation; Bow vit CedrXator l'Aveugle, Elanore, boss des B.B. et Madmax, un membre d'Independenza, vétéran dans moins d'un demi-cycle, en pleine échange d'attentions pernicieuses. La raison paraissait évidente : elle prenait racine quelques jours plus tôt, lorsqu'Elanore s'était insurgée contre les jets de choucroute et saucisses diverses dans le bar, vite encouragée par d'autres terraformeurs, notamment le vétéran Herkus, Adepte respecté de la Garde Noire, qui avait fondé dans l'instant la ligue des "Gentleterrans", vite rejoint par Elanore, puis Stilgar, l'Amenokal Nomades, ainsi qu'entres autres CedrXator et Bow lui-même.
Le terraformeur Madmax était un des adversaires les plus sales de la ligue, puisqu'il était responsable de la grande majorité des lancés, parsemant le bar de longues traces de graisses et trainées de choucroute écœurantes. Il semblait donc évident que le problème venait de là, en tout cas à l'origine. Mais rapidement il parut clair que Madmax n'appréciait que peu les dispositifs mises en place contre lui, et la discussion en était là : un simple échange de paroles gratuites pour bien signifier à l'autre qu'on ne l'appréciait pour ainsi dire pas.

Réagissant au ton montant de la conversation, Bow cru bon d'intervenir, subjectivement peut-être, mais laissant tout de même une porte de sortie. Mais Madmax méritait bien son nom, et se contenta de jeter une saucisse dégoulinant sur l'Alien.
Cet acte, évidemment, ne pouvait être toléré, d'autant plus que Bow avait tendance à être extrêmement nerveux lorsqu'on commençait à l'agacer. La réponse n'allait sûrement pas tarder, pour peu que sa cible sorte de son bunker.*


Cedrxator

De mon côté je l'avais bien prévenu. Je passerais rapidement passer à la vitesse supérieure et le 'titiller un peu plus'. Ses actes, comme ses paroles, sont intolérables et moi j'en ai ma claque de lui. Marre de lui parler et de m'abaisser à répondre à cet énergumène des plus immatures.

Le prix des balles était pas donné, mais 'quand on aime on ne compte pas', comme me le disait Kim bien souvent. Je charge mon shotgun avec des gestes maladroits. plus l'habitude et le fait de ne rien voir n'arrange pas les choses. A bout de quelques minutes c'est bon. Y'a des réflexes à ne pas perdre.

Avec un sourire, je cale mon arme sur mon épaule, enfile le heaume de mon scaphandre et sors par le sas de mon bunker affronter le froid martien. Ma concession est à quelques kilomètres de la sienne. Grace à mon betrayal et son radar tactile, je me place à une distance réglementaire pour une installation de clim' réglementaire.

Je me met en position et imagine la réaction des gens s'ils apprenaient qu'un aveugle tente de shooter quelqu'un. Balayant toutes ces pensées de ma tête, je me reconcentre sur mon objectif. Le silence martien aiguise tous mes sens. Le moindre son, la moindre odeur, la moindre variation de température... rien ne m'échappe ! C'est comme si je voyais.

L'attente commence. Il va en prendre pour son grade celui-là.
C'est ça d'avoir le sang pourpre.


Bow

*Après un premier essai raté suite à une erreur de débutant, Bow se lança dans une deuxième tentative, couronnée de succès cette fois-ci.

Le Kréator gigantesque lui faisait face, charriant des tonnes de minerais, produisant un bruit assourdissant à peine masqué par le filtre du scaphandre pourtant réglé en atténuation maximale.
Caché dans un creux, Bow attendit que le flanc droit du monstre passa à une distance qu'il jugeait suffisante, et lorsque ce fut le cas, il bondit et s'accrocha du mieux qu'il put aux rebords de métal. Puis il se suspendit contre le monstre d'acier grâce à un harnais, des sangles et d'imposants mousquetons spécialement conçus pour l'occasion.
Une fois dans une position qu'il jugeait confortable vu la situation, Bow se laissa pendre jusqu'à la hauteur du module de réglage mécanique extérieur, le court-circuitant de la façon la plus raffinée qu'il pouvait, changeant quelques réglages pour que certains engrenages tournent dans le mauvais sens par rapport à leur satellites, etc.
Le monstre mécanique commençait déjà à produire des sons inquiétants, mais la cabine insonorisée empêchait la victime d'entendre quoi que ce soit, et pour peu que les révisions n'ai pas été scrupuleusement menées, la fonction de détection des problèmes mécanique était toujours sur la position "confiance", qui est celle par défaut sur tout les kréators de seconde génération (plus cher, mais paradoxalement plus vulnérables).
Après ces petites manipulations, Bow grimpa discrètement sur le toit du kréator, et configura enfin le module de gestion du réacteur, pour que celui-ci ne reçoivent plus que des ordres sporadiques, répondant aux commandes qu'une fois sur deux, engendrant des hoquets très perturbant pour la conduite, surtout ajouté aux effets du dérèglement du premier module qui commençaient à devenir très nettement perceptibles.

Bow profita d'un arrêt brusque du Kréator pour sauter à terre et rouler le plus loin possible; deux seconde plus tard l'immense tas de métal reprenait sa course incertaine, s'éloignant rapidement de l'Alien.

Son forfait accompli, celui-ci regagna sa zone tranquille*


Elanore

*Des heures qu'elle fait l'pied de grue dans le bar. Il ne sort pas, parole. Pourtant, il fait beau dehors... Il boit pas de coffee, bon elle ne peut pas lui en vouloir, il doit avoir la digestion difficile avec toute les crasses qu'il ingurgite. Elle tente de détourner son rover du droit chemin. Elle sait qu'il va vite être au courant. ça rate pas, il détourne quelques 400.000 témis de son compte. En plus d'avoir à supporter sa compagnie malsaine... C'est ça l'courage de ses opinions... Peut importe la disgrâce de ces manières, les gentleterrans ne plieront pas devant ses élucubrations.

Très vite amorti par les soins de ses comparses de la journée, d'ailleurs, le hack... Faut pas exagéré non plus. Les bons compte font les bons amis, pour aujourd'hui, Ela en a assez, nous verrons bien demain, à chaque jour suffit sa peine...

Et un geste qu’elle a trouvé particulièrement insultant trouvera sa réponse.

Patience est mère de toutes les vertus, et Ela en a à revendre. *


Cedrxator

Je savait ce que Bow comptait faire. On s'était plus ou moins mis d'accord. Il prenait un côté, moi l'autre. Toujours dans ma position, je n'avais pas bougé d'un pouce depuis tout à l'heure, une vraie statue. Mon scaphandre commençait à être recouvert du poussière, si bien que j'aurais presque pu faire partie du décor.. Puis enfin je l'entendit. Le vrombissement du moteur du kréator au loin. C'était l'heure.

...Mais pas tout de suite. Il fallait d'abord que je laisse faire l'alien. Je ne prendrais pas le risque de le blesser. Je saurai saisir l'occasion. La tension était à son comble, ma concentration à son paroxysme. Quelle sensation délicieuse. Tous les sens en alerte, on avait l'impression d'être un surhomme !

Tout à coup, un drôle de bruit interrompt ma réflexion. Le betrayal de cet idiot émet des bruits singuliers... Magnifique comme signal, ça c'est du signé Bow ! J'attends encore une trentaine de secondes le temps qu'il évacue les lieux... Ca va être un vrai carnage !

C'est bon, tout est parfait. Je vois dans ma tête la position exacte du véhicule grave à mon ouïe sur-développée. Je serre mon arme contre moi, la cale contre mon épaule.

Je m'arrête de respirer quelques secondes. Mon cœur bat la chamade. Lorsque je suis sur de mon coup, lorsque je sens mon canon tout droit dirigé vers la source du bruit, j'appuie sur la détente.

Le bruit qui retentit à coté de mon oreille manque de me rendre sourd, et mon épaule accuse le choc du recul de l'arme, mais c'est avec joie que j'entends le bruit singulier de la nouvelle clim diamètre 12, sur un beau kréator.

Un sourire au lèvres, je me redresse, pose mon shotgun, puis fais craquer mon épaule encore endoloris, puis tout le reste de mon corps. je le ramasse, puis remonte à bord de mon betra.

Cette journée commence bien.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire