dimanche 10 janvier 2010

[ 08/01/2010 23:01 ] Yrael : Fureur et peur


Yrael

*Il est comme dans un état second. Son crâne tambourine, il sent une pression forte, comme une entité qui voudrait le contrôler, revenir à ce qu'il était, baignant dans la fiction et dans les hallucinations.

Il passe le SAS du bunker, ignore la machinerie Chipāhua, sa vision devenant rouge, un râle échappant de ses lèvres.

Il se tape répétitivement contre les murs, ne voyant pas où il se dirige. Il sent ses mains commencer à saigner au bout des doigts, il les martèle contre le métal.

Il a l'impression d'asphyxier; il faut qu'il enlève son scaphandre! Il détache le casque qu'il jette dans le couloir, il s'agrippe les joues avec ses maints gantés, traçant des sillons sanglants dans la chair.

"Sors! Sors!" répète t il, comme un prière, il tape sa tête contre les parois, il sent le sang couler, cela le libère, mais les voix recommencent quand même.
Des voix aspirant à la violence; des voix n'entendant pas le chant des Dunes; des voix ignorant l'essence même de la liberté, qu'il aime tant!

Il ne voit désormais plus rien. Il tente de se souvenir de sa vision lors de son Abandon; n'y parvenant pas, il tente de se souvenir de Stilgar, de Juan, de Maelochx... Rien! Rien!

Son esprit se vide de tout mais de la violence, la violence à l'état pur, annihilant toute pensée consciente. Il titube aveuglément... S'effondre à genoux, puis une fois tombé au sol, se recroqueville en position fœtale, saignant de ses diverses plaies et pleurant doucement.*


*La nuit avait été longue et rude.
Pendant la moitié, il s'était battu contre lui même, tentant de faire sortir le démon intérieur. Des heures sans fin, où violence enchaînait avec violence.

Finalement, épuisé de sa lutte, ni vainqueur ni vaincu, il s'était adossé au mur, pris de secousses et de spasmes pendant une dizaine de minutes.
Il avait jeté un regard à l'heure, 3:07, et se souvient maintenant d'avoir pensé amèrement que c'était ironique, le jour du Tremblement...
Il ne put s'endormir, mais il avait pris le temps de réfléchir, profitant de l'accalmie, ne sachant combien de temps elle durerait.

Jusqu'au petit matin, il réfléchissait, parfois perdant conscience, parfois extra-lucide. Sa conscience bougeait comme sur une vague, parfois derrière le mur de la violence, paniquée, parfois au dessus, pouvant apercevoir l'espoir si ce mur était dépassé ou même brisé.
Il était arrivé à une seule conclusion qui extériorisait son sentiment le plus profond : il fallait qu'il écoute le chant des Dunes en tranquillité pendant un long moment, et qu'il s'adresse aux fils de Mars, pour retrouver son calme intérieur... Calmer la mer qui actuellement était la proie de la tempête.

Sur ce choix, il fallait qu'il prépare sa sortie; il pensa même un moment juste aller le plus loin possible puis mourir dans le désert, mais cette mort ne raviverait-elle pas au contraire la violence, une fois rapatrié par la Firme?

Non, il fallait qu'il survive, pour revenir chez lui.
Il partirait vers les sommets enneigés du Nord. Il ne pourrait pas faire un centième du voyage, mais c'est de là-bas qu'il avait eu sa vision, des hommes marchant dans la neige, il s'en souvient maintenant.

Yrael déploya des cartes et commença à réfléchir, faisant le plus d'efforts possible pour restreindre le tumulte qui pouvait à tout moment le saisir. *


*Le SAS s'ouvrit avec son chuintement caractéristique.
Yrael entra, la démarche chancelante, il avait du mal à voir, tout était flou.
Il se dirigea à grand peine vers le fond du bar, et s'affala sur une chaise.
Pendant quelques minutes il haleta, épuisé de ce petit effort.

Il n'avait pas enlevé son casque, chose que plusieurs remarquèrent.
Il ouvrit la carte sur la table, ouvrit une Psychobeer qu'il but cul sec, comme pour noyer ses problèmes.

Il regarda ensuite la carte, le regard perdu dans le vide.*


*Une douleur le prit soudainement au crâne.
Il tapa son casque contre la table métallique, avant de se restreindre, avec un effort immense, les voisins les plus proches s'étant retournés.

Il évita leur regard, maudissant sa faiblesse. A ce moment-là, il regretta s'être séparé de son comprimé A01AD05. Peut être cela l'aurait il aider à vaincre la douleur... ou au moins à l'ignorer.

La bouteille s'était brisée sur la table.*


*Alors qu'il était plongé dans son combat, tout en essayant de ne rien n'en laisser paraître, il entendit une voix assez hautaine, s'élever au brouhaha, mais il ne comprit rien.
Juste après, il sentit une présence à ses côtés, il leva les yeux mais ne vit qu'une forme floue. Il tenta de parler, mais il n'arriva pas à faire sortir des mots de sa bouche.
Encore une fois, il remercia d'avoir son casque.
D'autres paroles parvinrent d'en face de lui. Il se sentit étrangement exclu, par son incompréhension. Il se leva, bousculant la table dans sa hâte, agitant la tête.*


*Il sent des bras qui le force à se rasseoir, il agite la tête de droite à gauche, se sentant perdu. Ami, ennemi? Que lui voulaient ces personnes? Il ne les voyait qu'à peine.
Ils lui parlent, mais il ne comprends toujours rien.
Vu qu'il n'arrive pas à parler la langue commune, il essaie autre chose...*

"Fra'at zeby'ygrïa!"

*Il secoue de nouveau la tête, pris d'une soudaine douleur.*


*Il se prends un coup brutal sur le casque, ce qui le propulse au sol.
Il sent un peu de liquide poisseux couler dans son cou, apparemment le coup a du réouvrir les plaies ou en faire de nouvelles.
Le sang commence à boucher le système respiratoire, il est obligé d'enlever le casque.
Il le détache et le jette, crachant du sang. Tous peuvent à présent voir son visage ravagé.
A côté un jeune terra se mets même à crier, hystérique : "Un possédé! Un possédé!"
Les oreilles bourdonnantes, Yrael s'évanouit.*

*Il commence à percevoir ce qui se passe autour de lui... Lentement... Lentement. Les choses sont floues, mais pour le moment, il arrive à se contrôler.
Il essaie de se souvenir de ce qui vient de se passer, mais en vain.
Il regarde son voxterm; déjà plusieurs heures écoulées!
Sa vision devient claire, il a la langue pâteuse, et son visage est ensanglanté.
Il remarque soudainement qu'il na plus son casque, il se dépêche de le remettre mais le mal est fait. Certains le regardent avec horreur, peur ou parfois même avec de la pitié.

Il jette un coup d'œil aux alentours, aperçoit Soap.
Il se lève en chancelant, lui adresse la parole.*

"Je-je me souviens de rien... Tu peux me dire ce qui vient de se passer?... *tousse* "


*Écoute les paroles de Soap, secoue la tête.*

"C'est pire que je pensais... Je-je dois absolument partir..."

*Il part en chancelant vers le SAS, sans avoir vu le comprimé tendu par Soap. Mais avant que celui ci ne puisse le rattraper, il est déjà dehors.*

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